Isabelle BARRIÈRE, étalonneuse et formatrice

 
Isabelle Barrière est à Coopetic depuis 2013. Dabord intermittente-spectacle, elle a choisi le statut dentrepreneur.e-salarié.e pour sa nouvelle activité.

PARCOURS

Après des études universitaires de Cinéma et d’Arts Plastiques, Isabelle Barrière a d’abord travaillé, pendant près de vingt ans, dans la production et la post-production audiovisuelle, en tant que cadreuse, JRI média global et réalisatrice, en France et à l’étranger.

En 2011, elle a décidé de se recentrer sur l’étalonnage numérique et a suivi des formations à Paris et à Londres. Elle a ensuite ouvert sa propre salle à Montreuil, l’année suivante, et s’est alors formée à la calibration vidéo auprès de THX, afin de mieux maîtriser la totalité de la chaîne colorimétrique. Depuis, elle étalonne des documentaires, de la fiction, des clips et de la pub pour la TV, le Cinéma, le WEB et le Corporate.

En parallèle, depuis 2013, elle enseigne l’étalonnage aux élèves de BTS Audiovisuels.

En 2016, elle est devenue membre de Colorist Society International et Women in Film France et a déménagé son studio à Paris, dans le quartier St-Lazare.

Station DaVinci Resolve 4K


L’ETALONNAGE

« Non, ça ne sort pas comme ça de la caméra ! », dit souvent l’étalonneur.se au public néophyte, révélant ainsi un métier de l’ombre. L’étalonnage est l’étape qui suit le montage (souvent en parallèle du mixage audio, dont il est l’équivalent visuel, en quelque sorte) et qui consiste à assurer la continuité colorimétrique des plans entre eux. C’est du Photoshop mais 24 ou 25 fois par seconde, pendant toute la durée du film.

On distingue 2 niveaux d'étalonnage :

- la correction colorimétrique, où le réglage de la luminosité, du contraste, des couleurs, de la saturation, etc. corrige ce qui n’a pu être géré au tournage (exposition et/ou balance des blancs, différences dans les champs contre champs, enregistrements différés, caméras multiples et différentes…) sur la totalité de l’image, puis localement pour retoucher des zones particulières (diminuer l’exposition d’un arrière plan trop présent et/ou remonter la luminosité sur un visage, cacher ou effacer un objet, changer la couleur ou la teinte d’un vêtement, adoucir un grain, une brillance de peau,…) et homogénéiser les plans à l’intérieur des séquences, puis les séquences entre elles et/ou les adapter aux exigences du scénario (temporalité, ambiances…)

Correction colorimétrique

- un second niveau appelé look, qui crée une esthétique particulière, que l’on va trouver dans des séquences spécifiques (flashbacks, rêves,…) et/ou sur la totalité du film, comme le style orange & teal des blockbusters et toutes ses déclinaisons possibles qui rendent les peaux ambrées et les basses lumières bleutées.

En fiction, la pose des étalons (réglages des plans représentatifs) se fait généralement à 3 : en compagnie du.de la directeur.rice de la photographie (qui parle technique) et du.de la réalisateur.rice (qui parle émotion). L’étalonneur.se cristallise les deux langages et finalise l’image selon les desiderata du.de la réalisateur.rice. Si tout s’est bien passé au tournage, l’étalonneur.se va peaufiner voire « sublimer » l’image et s’il y a eu des soucis (technique, matériel…), il.elle va tout faire pour « sauver les meubles » !

Restauration darchives

Avec la démocratisation, la multiplication et la sophistication des outils entamées, il y a une dizaine d’années, avec le logiciel DaVinci Resolve, le métier a beaucoup évolué. Selon la nature (technique et/ou budgétaire) des projets, le trucage et la restauration d’archives sont de plus en plus requis en étalo. Bien qu’encore complexe selon son type, le compositingest devenu banal ; des chromakeys(fonds verts) à l’animation de flares(abberation chromatique dans un système dioptrique), en passant par la pose de grain, de burns(effets de brûlures) voire l’ajout de scratcheset de poussières pour simuler la pellicule (et si besoin son processus de dégradation, donc l’inverse de la restauration), sont maintenant inhérents à l’étalonnage.

 

Chromakey 

C’est donc un processus à la fois technique et créatif. A la maîtrise du logiciel s’ajoute la théorie de l’étalonnage, la connaissance de lhistoire du Cinéma (de l’Art en général) et la recherche esthétique qui en découle. L’étalonneur.euse est garant.e de la bonne finalisation de l’image. Il.elle est à l’écoute de la production mais est aussi force de proposition (technique, esthétique et technologique). Il.elle n’intervient pas qu’en bout de chaîne de post-production (sans parler de pré-étalonnage, en direct sur le plateau avec les D.I.T. - Digital Imaging Technician -, ou juste après, sur les daylies). Comme pour l’argentique, où les essais de caméras, d’objectifs et de pellicules sont faits en amont, selon les productions, quand un workflow n'a pas encore été éprouvé – nouvelles caméras, associations de caméras de constructeurs et/ou de gammes différents, choix des codecs, du mode d’enregistrement (interne ou externe, Log, RAW…), etc.–, l’étalonneur.euse peut faire des tests dès la pré-prod et/ou donner des conseils sur les options de matériel. Car au delà de l’étalo, stricto sensu, c’est aussi nécessaire pour l’établissement du budget sur la totalité du workflow : chaque choix ayant un impact (financier, encombrement,…), l’étalonneur.euse a aussi un rôle de consultant.e pour aborder rationnellement les différentes problématiques avec l’ensemble des acteurs du projet et de leurs process.

COOPETIC 

« Après quelques mois d’intermittence », dit Isabelle « ne souhaitant pas monter ma propre société et le statut d’auto-entrepreneur ne convenant pas à mon activité (limite de chiffre d’affaire et pas de récupération de TVA sur le matériel investi), j'ai fait le tour des coopératives d’activités orientées audiovisuel et j’ai rejoint Coopetic pour l’humanisme et le sérieux de son encadrement. La coopérative me permet de me consacrer à mon activité et de laisser la gestion comptable et administrative à l’équipe support, en toute sérénité. Mon chiffre d’affaire se transforme en salaires et en investissement matériel pour le studio. En suivant le cursus de formations, j’ai pu créer mon site Web et développer mon activité grâce à la formation commerciale. La formation de formateur, quant à elle, m’a aussi aidée à développer mon offre. Enfin, associée depuis 2017, je participe maintenant aux orientations de la coopérative. La devise de Coopetic d’entreprise à capital humain prend alors tout son sens !»

 

Isabelle's Colorist Showreel from Isabelle BARRIERE - Colorist on Vimeo.


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