Anaïs témoigne du parcours et de ses envies qui l’ont amené à devenir réalisatrice, et depuis 1 an, Coopéticienne. 

SON PARCOURS

Ce sont d’abord des mots. Qui m’ont mené aux images. Puis aux sons. Je grandis sur les scènes d’un théâtre, sur les mains mais pas sûre de moi. Citoyenne du monde à mes heures voulues, citoyenne de mon nombril à mes heures perdues.  J’apprends le politiquement correct et à sourire aux vieilles dames. Je souris toujours aux vieilles dames mais j’emmerde le politiquement correct.

C’est peut-être à partir de là que j’ai voulu faire du cinéma. En tout cas véhiculer ces mots, ces idées, ces questionnements. Le cinéma comme médium de la pensée. Pouvoir parler différemment, pouvoir s’exprimer sans attendre un jugement sur la personne morale. On juge plus facilement un film que celui qui a fait le film. Il y a des questions que je me pose mais qui sont politiquement incorrects. Alors ces questions je les pose dans mes films, et elles deviennent sensées. Ça peut parler de l’influence des médias sur les enfants, des communications avec les morts, de la pédophilie abstinente, de jeunes orphelins super-héros en Inde. 

Depuis que je fais des films, on ne me croit plus folle. On me croit artiste. D’un boulet de canon à un bouquet de lampions. 

Je continue ma formation en montage en BTS audiovisuel, j’apprends la technique, j’apprends la manipulation des images.  Les images entrent alors dans ma vie. Et je réapprends à interpréter le temps, le passé et présent se confondent alors. Les mots m’abandonnent, et les sensations s’emparent de ma caméra.  Je monte, je monte. Mais je reste bloquer à un étage, dans une pièce noire derrière un écran. Je continue à me former à l’école nationale supérieure d’audiovisuel de Toulouse. Si jamais cela s’apprend, je pourrais dire que j’apprends la réalisation. J’apprends à transposer mes mots en images et en sons. Et ici on cherche le politiquement incorrect. Je reste quand même polie et correcte, mais j’ose. J’ose parler des tabous. Les tabous d’une société politiquement correcte. 

Depuis, je continue sur cette lancée cinématographique. Bien que je m’adapte à un cadre de travail -parce que faire des films ça donne faim-, et bien je souris toujours aux vieilles dames. 

Je trouve ça incroyable d'avoir un métier où on peut faire plusieurs projets en même temps, passionnants et différents. Je développe mon prochain court-métrage avec un producteur, je diffuse un documentaire, je filme, je monte, je crée, je vis. Dans une société où la course à l'argent est devenue top 1 des intérêts personnels, je préfère la course au plaisir. Je cours derrière un concept peut-être, mais j'ai laissé de côté le matériel (sauf ma caméra !).

 

CREATIVAN

J'aimerais vous parler aussi d'un projet actuel. Il s'appelle Creativan. 

Je suis également intervenante en cinéma et audiovisuel, et propose des ateliers de création vidéo à destination d'enfants, de jeunes et/ou de personnes affectées par un handicap psychique ou physique afin de sensibiliser au cinéma et à l'éducation à l'image, conduisant à la réalisation d'un court-métrage. J'utilise le média audiovisuel comme vecteur de liens sociaux et comme moyen d'expression. 

Et depuis peu, avec une coopéticienne formidable Isabelle Bonhke, qui a suivi la même formation "consultant formateur" que moi, nous avons créé un laboratoire ludique d'éducation aux médias : CREATIVAN. Laboratoire, pour l'expérimentation. Ludique, pour la pratique dans le jeu. Education pour l'apprentissage, l'échange, le partage. Et médias car Isabelle est orientée robotique, jeux vidéos, et de mon côté, réalisation, cinéma. Tandis qu'une dernière personne, est orientée en animation 2D. L'idée est de se réunir afin de proposer différents ateliers audiovisuels. Qu'on propose aux 4 coins de la France, avec cette idée d'être mobiles. Creativan est en développement et nous avons commencé nos ateliers en Auvergne-Rhône-Alpes, en Occitanie, en Corse. 

 

COOPETIC

Cela fait un an que je suis à Coopetic. J'étais auto-entrepreneuse, j'ai voulu changé pour être intermittente du spectacle. J'avais quelques cachets mais quand on n’est pas Francilien, difficile de trouver des boîtes qui ont le bon code NAF afin de payer des intermittents... alors c'est la boucle de la queue du chat qui attrape la souris. Les intermittents deviennent auto entrepreneur et les structures embauchent les auto entrepreneurs (puis ça leur coute moins cher aussi !). Je cherchais donc une coopérative afin de pouvoir toucher des cachets, mais c'est surtout plein de belles rencontres qui m'ont fait rester à Coopetic. Dans le milieu de la vidéo, de l'audiovisuel, c''est parfois un peu chacun pour sa gueule. Dans une coopérative, comme Coopetic, ce sont des gens qui ont compris que c'est ensemble, en partageant ses connaissances et en s'entraidant, qu'on peut avancer, personnellement et professionnellement. Et j'apprécie aussi les formations proposées à Coopetic, notamment la formation de formateur qui m'a aidé à avancer dans mes projets, à voir un peu plus loin... On ne cessera pas d'apprendre ! 

 

 


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